Comment gérer le collègue qui plombe l’ambiance

Tu le reconnais facilement :

Il soupire sans arrêt.
Il parle à voix haute en espérant qu’on l’entende… sans avoir à s’impliquer.
Il lève les yeux au ciel à chaque idée un peu trop moderne.
Et chaque lundi, il annonce exactement combien de jours lui restent avant sa retraite. Comme une menace voilée.

C’est le grincheux stratégique.

Pas méchant. Pas incompétent. Mais usant. Pour tout le monde.
Il connaît les rouages comme sa poche.
Mais il préfère te rappeler comment c’était « mieux avant »… que d’aider à faire avancer le présent.

Mais attention : ce n’est pas un touriste.
Il a l’entreprise tatouée sur le cœur. Il s’est énormément donné.
Il connaît les valeurs, l’histoire, les clients, les raccourcis, les pièges…
Et même s’il râle plus qu’il ne sourit, il continue de se donner au quotidien, à sa façon.
Son attachement est réel. Son impact aussi.

Et c’est justement pour ça que c’est complexe.

Le vrai enjeu, c’est l’ambiance… pas son savoir

Pendant longtemps, on t’a dit : « Il faut capter son expertise avant qu’il parte. »
Oui, c’est important.
Mais ce qui use ton équipe au quotidien, ce n’est pas ce qu’il sait.

• C’est ce qu’il dit. Ce qu’il insinue. Ce qu’il fait planer.

🔎 Le bruit de corridor, les commentaires passifs-agressifs, la lourdeur dans les réunions. Et là, ton leadership est mis à l’épreuve. Parce que ce n’est pas un conflit clair. Ce n’est pas une faute. C’est une ambiance.

👉 Si tu veux approfondir cette idée, jette un œil à notre article Comment puis-je rendre mon espace de travail sécuritaire. Tu y trouveras des pistes concrètes pour maintenir un climat sain, même quand certaines tensions ne sont pas dites ouvertement.

Ce que ton leadership doit activer ici

Le leadership, ce n’est pas convaincre tout le monde de changer.
C’est protéger ton équipe contre ce qui l’empêche d’avancer.

Et dans ce cas, c’est :

• Activer un leadership de régulation plutôt que de réaction
• Réguler un comportement difficile sans conflit direct
• Rendre visible ce qui est toxique, même si ça passe “sous le radar”
• Préserver le focus collectif sans te transformer en gardien de discipline

10 leviers de leadership pour neutraliser l’effet du grincheux

1. Clarifie ce qui est acceptable (et ce qui ne l’est plus)
   Tu ne peux pas le transformer, mais tu peux tracer des lignes. Nommer : « Voici les comportements qu’on ne tolère plus » (sous-entendu : même si on comprend ton impatience). C’est une démonstration directe de leadership assumé.

2. Formalise des règles d’équipe… et applique-les à lui aussi
   Rassemble ton équipe autour de principes simples : respect, écoute, clarté. Quand tout le monde s’y engage, tu n’as pas à jouer au shérif. Le cadre parle pour toi. Le leadership partagé s’installe.

3. Nommer les murmures, c’est les faire perdre en puissance
   Si tu sens que le grincheux alimente des malaises ou des rumeurs, aborde-les ouvertement. Ex. : « J’entends qu’il y a des inquiétudes sur X, parlons-en maintenant. » Ton leadership devient clairvoyant.

4. Garde les échanges centrés sur le fond, pas sur le ton
   Quand il lance une pique ou souffle bruyamment, ne rentre pas dans le jeu. Ramène : « Concrètement, comment avancer sur ce point ? » Tu rétablis le cap, calmement, avec du leadership de présence.

5. Protège les réunions clés de son impact
   Crée des « espaces protégés » pour brainstormer ou planifier. Exclure le grincheux des moments où l’énergie est fragile, c’est un acte de leadership réfléchi.

6. Gère le climat en micro-feedbacks réguliers
   Plutôt que d’attendre l’explosion, prends-le à part : « Ton commentaire en réunion ce matin, tu penses qu’il a aidé ? » Tu sèmes une graine, sans confrontation directe. Leadership d’influence.

7. Active l’équipe comme bouclier collectif
   Quand les règles sont claires, l’équipe devient ton alliée. Le leadership, ce n’est pas d’affronter seul, c’est de permettre aux autres de maintenir le cadre avec toi.

8. Donne-lui un rôle d’impact réduit mais valorisant
   Il nuit dans les projets collaboratifs ? Oriente-le vers des tâches solitaires, techniques, ou de vérification. Tu canalises ce qu’il fait bien sans exposer l’équipe à ce qu’il fait mal. Leadership d’architecture.

9. Sois cohérent entre ce que tu dis et ce que tu laisses passer
   Si tu dis « on valorise la collaboration » mais que tu tolères les sarcasmes en réunion, ton message s’effondre. Le leadership, c’est aussi de ne pas fermer les yeux.

10. Ne reste pas seul à porter ce poids
    Prends du recul. Parle à un coach, un pair, un conseiller RH. Le grincheux ne partira peut-être pas avant 243 jours… mais ton leadership doit rester solide pendant tout ce temps.

Le grincheux est un révélateur, pas un obstacle

Il ne changera pas.
Mais il t’oblige à clarifier ton cadre, renforcer ta cohésion, protéger ton climat.
En ce sens, c’est presque un cadeau. (Emballé dans du papier de verre, oui… mais un cadeau quand même.)

Ton leadership ne se mesure pas à ta capacité à rendre tout le monde heureux.
Il se mesure à ta capacité à maintenir un espace sain, productif, et aligné — même avec des éléments grinçants.

👉Pour aller encore plus loin dans la gestion de ton équipe, consulte l’article Le développement d’une équipe de feu pour un gestionnaire. Tu découvriras des repères concrets pour bâtir une équipe solide, alignée et engagée… même quand certains éléments viennent grincer dans les rouages.

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• Réduit l’impact de ce grincheux sur ton équipe
• Rétablit une ambiance alignée avec ta vision
• T’évite de jouer au pompier 4 fois par semaine
• Renforce ton leadership et celui de ton équipe

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À bientôt, 
Jean Côté de chez Taago